mercredi 7 mars 2012

Ile de Pâques - Un peu d'histoire


On vient tout juste de débarquer sur l’ile de Pâques, et avant de commencer à vous balancer photos de rêve et résumés, un peu d’histoire pour mieux situer ce confetti perdu au milieu du Pacifique … On va essayer de ne pas être trop ennuyeux mais pour une fois, ça nous semble nécessaire de vous en apprendre un peu plus sur l’endroit où l'on se trouve .
L’ile de Pâques OU Rapa Nui pour ses habitants polynésiens, est un lieu unique sur la planète. L’ile habitée la plus isolée du monde, rien dans un rayon de 3500 km ! C’est son isolement qui en fait un lieu encore empli de mystère. Elle fait 24km de long pour 12km de large et compte 4000 habitants regroupés dans un seul village, Hanga Roa. Issue de 3 volcans, son point le plus haut culmine à quelques 500m.


D’après la tradition orale, l’ile serait habitée depuis l’an 450  par un peuple qui aurait débarqué sur une plage au nord de l’ile ( Anakena)  avec à sa tête, le roi Hotu Matua. Vu le petit territoire à leur disposition et le rapide développement de la population, les chercheurs supposent que la surpopulation a engendrée  des guerres entre clans vers la fin du 17ème siècle, juste avant l’arrivée des européens.
Elle a été découverte pour la première fois en 1722 par une expédition hollandaise un dimanche de Pâques, d’où son nom. Puis en 1770 ce sont des espagnols qui ont rejoint l’île pour la réclamer au nom de l’Espagne. A l’époque, les insulaires vivaient pour la plupart dans des grottes ou des maisons en forme de bateau renversé, ils n’avaient que des couteaux de pierre et ne connaissaient pas le métal.

En 1774, c’est James Cook, qui mena une expédition sur l’ile. Ayant déjà colonisé les iles Tonga, les iles de la Société et la Nouvelle Zélande, ce dernier trouva plusieurs points communs entre les habitants de Rapa Nui et les polynésiens, déduisant donc qu’ils avaient des liens de parenté. C’est également le premier à parler des moai renversés, ces fameuses et énigmatiques statues, symboles de l’ile (on en reparlera une autre fois).

S’en sont suivies tout un tas d’autres expéditions par différents pays, qui voyaient dans cette ile, un réservoir immense de richesses à exploiter. Ce sont d’abord les baleiniers puis les planteurs qui profitèrent des iles du Pacifique, pour produire notamment du café, du sucre et du caoutchouc. Puis ce fut le tour des marchands d’esclaves qui voyaient dans ces polynésiens une main d’œuvre idéale. Ils les enrôlèrent de force pour travailler dans les mines et les plantations, au Pérou et en Australie. En 1862, les péruviens kidnappèrent un millier d’habitant, dont le roi de l’ile pour les faire travailler dans les gisements de guano. Suite à la pression de l’évêque de Tahiti, alors représentant de la  France en Polynésie, les péruviens renvoyèrent les insulaires chez eux. 90% d’entre eux avaient péris de maladies et d’épuisement. La variole fit des ravages sur l’ile, et seuls quelques insulaires survécurent à ces tragédies. Les pauvres n’étaient pourtant pas au bout de leur peine ! Ils furent alors convertis par les missionnaires catholiques.
En 1870, un aventurier français, Jean-Baptiste Dutroux-Bornier arriva sur l’ile avec la ferme intention de lancer le commerce de la laine. Il comptait chasser tout le monde vers Tahiti pour transformer l’île en exploitation agricole. Finalement il ne chassa « que » les missionnaires opposés à sa souveraineté  et fit régner l’ordre et la terreur sur l’ile tel un tyran. La quelque centaine d’habitants qui restait l’assassinat en 1877.
En 1888, le Chili prit officiellement possession de l’ile, et la céda à une compagnie anglaise qui y développa l’élevage de mouton. La reprise en main par le gouvernement chilien date de 1953.
Depuis, différents gouvernements, militaires ou non ce sont succédés.
En 2008, l’ile de Pâques acquiert un statut de « territoire spécial » à l’intérieur du Chili, mais sa dépendance économique est trop importante pour envisager une indépendance totale.

Ici on paye en pesos chiliens, mais aussi en dollars et euros. On parle espagnol, mais aussi maori et français…. 1/3 de la population est d’origine chilienne ou européenne, mais les pascuans ont réussi à maintenir leurs traditions et se considèrent avant tout polynésiens. Ils en ont d’ailleurs le physique et l’accent !

La première impression en débarquant de l’avion est plutôt bonne voire excellente : palmiers, mer à perte de vue, roches volcaniques noires, des gens extrêmement accueillants et chaleureux, une douceur de vivre qui se ressent immédiatement bref, l’impression de débarquer dans un petit paradis…. La suite et les photos dans quelques jours.

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