On vient tout juste de débarquer sur l’ile de Pâques, et avant de commencer
à vous balancer photos de rêve et résumés, un peu d’histoire pour mieux situer ce
confetti perdu au milieu du Pacifique … On va essayer de ne pas être trop
ennuyeux mais pour une fois, ça nous semble nécessaire de vous en
apprendre un peu plus sur l’endroit où l'on se trouve .
L’ile de Pâques OU Rapa Nui pour ses habitants polynésiens, est un lieu
unique sur la planète. L’ile habitée la plus isolée du monde, rien dans un
rayon de 3500 km ! C’est son isolement qui en fait un lieu encore empli de
mystère. Elle fait 24km de long pour 12km de large et compte 4000 habitants
regroupés dans un seul village, Hanga Roa. Issue de 3 volcans, son point le
plus haut culmine à quelques 500m.
D’après la tradition orale, l’ile serait habitée depuis l’an 450 par un peuple qui aurait débarqué sur une
plage au nord de l’ile ( Anakena) avec à
sa tête, le roi Hotu Matua. Vu le petit territoire à leur disposition et le
rapide développement de la population, les chercheurs supposent que la surpopulation
a engendrée des guerres entre clans vers
la fin du 17ème siècle, juste avant l’arrivée des
européens.
Elle a été découverte pour la première fois en 1722 par une expédition
hollandaise un dimanche de Pâques, d’où son nom. Puis en 1770 ce sont des
espagnols qui ont rejoint l’île pour la réclamer au nom de l’Espagne. A
l’époque, les insulaires vivaient pour la plupart dans des grottes ou des
maisons en forme de bateau renversé, ils n’avaient que des couteaux de pierre
et ne connaissaient pas le métal.
En 1774, c’est James Cook, qui mena une expédition sur l’ile. Ayant déjà
colonisé les iles Tonga, les iles de la Société et la Nouvelle Zélande, ce
dernier trouva plusieurs points communs entre les habitants de Rapa Nui et les
polynésiens, déduisant donc qu’ils avaient des liens de parenté. C’est
également le premier à parler des moai renversés, ces fameuses et énigmatiques
statues, symboles de l’ile (on en reparlera une autre fois).
S’en sont suivies tout un tas d’autres expéditions par différents pays, qui
voyaient dans cette ile, un réservoir immense de richesses à exploiter. Ce sont
d’abord les baleiniers puis les planteurs qui profitèrent des iles du
Pacifique, pour produire notamment du café, du sucre et du caoutchouc. Puis ce
fut le tour des marchands d’esclaves qui voyaient dans ces polynésiens une main
d’œuvre idéale. Ils les enrôlèrent de force pour travailler dans les mines et
les plantations, au Pérou et en Australie. En 1862, les péruviens kidnappèrent
un millier d’habitant, dont le roi de l’ile pour les faire travailler dans les
gisements de guano. Suite à la pression de l’évêque de Tahiti, alors
représentant de la France en Polynésie,
les péruviens renvoyèrent les insulaires chez eux. 90% d’entre eux avaient
péris de maladies et d’épuisement. La variole fit des ravages sur l’ile, et seuls
quelques insulaires survécurent à ces tragédies. Les pauvres n’étaient pourtant
pas au bout de leur peine ! Ils furent alors convertis par les missionnaires
catholiques.
En 1870, un aventurier français, Jean-Baptiste Dutroux-Bornier arriva sur
l’ile avec la ferme intention de lancer le commerce de la laine. Il comptait
chasser tout le monde vers Tahiti pour transformer l’île en exploitation
agricole. Finalement il ne chassa « que » les missionnaires opposés à
sa souveraineté et fit régner l’ordre et
la terreur sur l’ile tel un tyran. La quelque centaine d’habitants qui restait
l’assassinat en 1877.
En 1888, le Chili prit officiellement possession de l’ile, et la céda à une
compagnie anglaise qui y développa l’élevage de mouton. La reprise en main par
le gouvernement chilien date de 1953.
Depuis, différents gouvernements,
militaires ou non ce sont succédés.
En 2008, l’ile de Pâques acquiert un statut de « territoire
spécial » à l’intérieur du Chili, mais sa dépendance économique est trop
importante pour envisager une indépendance totale.
Ici on paye en pesos chiliens, mais aussi en dollars et euros. On parle
espagnol, mais aussi maori et français…. 1/3 de la population est d’origine
chilienne ou européenne, mais les pascuans ont réussi à maintenir leurs
traditions et se considèrent avant tout polynésiens. Ils en ont d’ailleurs le
physique et l’accent !
La première impression en débarquant de l’avion est plutôt bonne voire
excellente : palmiers, mer à perte de vue, roches volcaniques noires, des gens extrêmement
accueillants et chaleureux, une douceur de vivre qui se ressent immédiatement
bref, l’impression de débarquer dans un petit paradis…. La suite et les photos
dans quelques jours.